La pluie et le beau temps

Puisque c'est un sujet maintes fois abordé cet été, à mon tour je m'y mets, avec un petit dialogue imaginaire...

1^er septembre.

Le beau temps : Alors ces vacances ? t’étais où ?

La pluie : oh un peu partout, j’avais envie de rester en France cette année. J’ai notamment passé plusieurs jours chez ma sœur la bruine en Bretagne. Et toi ?

Le beau temps : Ah ouais pas mal, j’y vais de temps en temps en Bretagne, mais bon je m’y ennuie vite, je préfère la côte sud. Moi cette année j’avais besoin de repos, je me suis un peu cloîtré, j’ai pas fait grand-chose, je voulais voir personne. Mais là je suis bien requinqué, je crois que je vais sortir pas mal ces temps-ci.

La pluie : Ah ouais c’est ça, la popularité te pèse, t’as besoin de prendre l’air ? Pour mieux revenir briller en société ?

Le beau temps : Tu vas pas nous rejouer la crise de jalousie, ton Caliméro. Ben oui t’es pas aimé. Et encore va en campagne, tu verras. Ou plus loin en Afrique. Forcément tu restes dans le coin, la plage, tout ça. Et puis c’est aussi une question de communication, aujourd’hui tout est une question de com-mun-ic-a-tion ! Moi j’ai embauché les bons professionnels, et j’ai travaillé sur mon image auprès des puissants de ce monde. Toi tu continues à t’appuyer sur ton public de base, le paysan. Faut viser la ménagère, le milieu urbain. T’as gardé ton image antique. Fais quelque chose, je sais pas.

La pluie : c’est bon, c’est bon, tes conseils. Moi je veux qu’on m’aime pour ce que je suis, et pas masquer mon identité sous des slogans ni me vendre. Et puis quoi ? Comment je pourrais d’abord améliorer mon image auprès des urbains ? La pluie, le meilleur compagnon de vos cinés ? Elle lave les trottoirs de vos crottes ? Un joli bruit sur les toits de zinc ? Tu parles, je ferais pas le poids à côté de tes bronzages, bikinis, libidos, fêtes et autre promenades.

Le beau temps : C’est sûr que tu pars avec un handicap chez les urbains et vacanciers. Mais toi comme moi, on n’est pas si différents. Quand on n’est pas là on nous réclame, et quand on est trop présents ou trop puissants, on nous maudit. Mais faut bien qu’on s’exprime merde.

La pluie : Et puis ils sont marrants eux, on fait pas ce qu’on veut. Moi je voyage par le vent ; tiens d’ailleurs il est où il est pas rentré ? Et parfois il est débordé si bien que je suis coincé dans une région sans pouvoir repartir, et parfois je prends je prends le 1^er VGV, vent grande vitesse, et je reste pas dans mon lieu de villégiature plus d’une demi-journée.

Le beau temps : Ben oui c’est vrai il est où le vent ? Il a encore pris des jours en plus, ça c’est les régimes spéciaux. Je crois que là-haut ils veulent remettre ça en cause. On va encore avoir droit à une grève du vent et plus rien va bouger.

La pluie : Bon c’est pas tout ça mais je vais peut-être continuer ma route tant que je peux ; faudrait qu’on se prévoit des vacances tous les deux un de ces jours, les gens en raffolent.

Le beau temps : Ah oui pourquoi pas, on se fera de beaux arcs-en-ciel.