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Le blog de Laurent
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3 novembre 2008

Pas si mal

Il y a quelque temps j’ai parlé ici-même du nouveau président sud-africain (au fait qui peut me dire son nom sans se tromper et sans regarder ?). Et l’image que je donnais du pays et de la situation pouvait sembler assez sombre.

Ceci étant dit il me semble important de modérer mes propos ou du moins de les compléter par une autre analyse.

Ce pays fait décidément preuve de bonne santé démocratique. Revenons un peu en arrière.

1999, Mandela quitte le pouvoir. Homme populaire, admiré, respecté, idolâtré même s’il en est, il aurait pu rester facilement, briguer et obtenir un autre mandat, s’accrocher au pouvoir.

Il a préféré partir, en raison de son âge et pour laisser la place au suivant, Thabo Mbeki, tout en sachant que la ferveur ne se transmettait pas. Et aujourd’hui, Mbeki à son tour quitte le pouvoir parce qu’il est mis en minorité au sein de son propre parti. Et même si la partie adverse (Zuma et son sbire Motlanthe), elle est majoritaire et légitime. Plutôt que de s’enfoncer dans une crise politique forcément source d’immobilisme et de conflit, Mbeki fait preuve de sagesse en acceptant ce résultat.

On pourrait me rétorquer que ce n’est pas exceptionnel ou digne d’éloges mais simplement le fonctionnement normal d’une démocratie. Mais ce n’est pas si fréquent; il y a tellement de pays, notamment en Afrique – et n’y voyez pas là un quelconque sentiment de supériorité occidental – où le chef d’Etat ne s’en va qu'à coups de pieds au derrière, doux euphémisme.

Non pas que l’africain serait génétiquement despotique. Mais la démocratie y est encore si jeune, et souvent importée, calquée sur nos histoires. Elle est particulièrement jeune en Afrique du Sud où elle n’a que quatorze ans. Quatorze ans après la Bastille, chez nous, il se passait quoi ? Ah oui, un consul se faisait empereur…

Bon je conviens que c’est peu comparable, c’était juste une manière de contrer par avance les critiques de néo-colonialisme ou de paternalisme.

Ce que je voulais souligner par cet article, c’est que beaucoup de régimes pourraient prendre de la graine de cet Etat régi par une constitution des plus modernes et libérales (au bon sens du terme), où les règles du jeu sont respectées et où l’on est parvenu et parvient encore à ne pas sombrer dans la haine et le conflit communautaire, bien que tous les ingrédients pour cela soient réunis.


Il semblerait que mon attachement à ce pays, son histoire et ses succès, est tel que j’avais le sentiment de le trahir avec cet article isolé et dénonciateur. Comme s’il fallait me faire pardonner.

Ce constat fait, je ne laisse cependant pas mon affect prendre le dessus et tente d’écrire en respectant mes principes de base : le raisonnement appuyé, l’honnêteté intellectuelle.

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Commentaires
A
Je crois me souvenir de son prénom. Je ne me souvenais pas de son nom de famille avant que tu le rappelles dans ton article.<br /> Je dirais : Kgalema ...<br /> Je vais vérifier maintenant !
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